La forge traditionnelle béninoise, un métier ancestral qui relie savoir-faire technique, création artistique et dimension sacrée.

Du battement des marteaux sur l’enclume à la chaleur vibrante du foyer, ce travail de la matière est bien plus qu’un simple artisanat. Il est une science de la transformation, transmise de génération en génération, et profondément enracinée dans les cultures locales. Dans la culture fon, yoruba-nago et plus largement ouest-africaine, le feu est considéré comme un principe de transformation vitale et spirituelle. Travailler avec le feu, c’est dialoguer avec les forces invisibles et sacrées.

La forge béninoise ne se limite pas à une seule spécialité : elle est plurielle et adaptée aux besoins des communautés. Les forgerons façonnent aussi bien des outils agricoles, des armes de chasse, des gongs rituels et cloches d’appel, des éléments d’architecture que des bijoux et parures de tradition locale mais aussi des objets symboliques et cultuels, notamment les asens, autels portatifs en fer dédiés aux ancêtres pour lesquels des cérémonies vaudous sont effectuées à la sortie de la forge. 

À travers ces images, on découvre les gestes précis, les regards concentrés, les flammes, les matériaux bruts, la technique de la cire perdue et les œuvres achevées. Mais ce reportage ne montre pas seulement une technique : il révèle une culture vivante et un rapport sacré à la matière.

Une immersion dans l’univers des forgerons du Bénin — gardiens du feu et sculpteurs du fer.

Merci aux familles : HOUNTOUDJI-ALLOHOU (asens, outils agricoles, couteaux…/ Tokpa Domè), AGBO (balles de fusils et outils agricoles / quartier Adjahto à Abomey), SEDJAME (gons et cloches / quartier Dozoeme à Abomey), AKATI (asens / quartier AZALI à Abomey)  pour leur accueil.